RENCONTRE AVEC ...


Rencontre avec PEF


Récit de la classe de CM2 - Ecole de Châtillon St-Jean

 

Ce matin, nous avons rencontré un auteur extraordinaire, Pef. Pendant une heure et demie, il a répondu à nos questions avec beaucoup d’humour. Nous avons eu souvent l’impression d’avoir un comédien en face de nous et nous avons été des spectateurs émerveillés.

 

Pef est le nom de dessinateur de Pierre-Elie Ferrier. Pendant la guerre d’Algérie, Pef est jeune dessinateur, il est opposé à cette guerre. Il signe ses dessins avec ses initiales pour ne pas être ennuyé. Après la guerre, il gardera ce nom.

 

Pef a fait plusieurs métiers : essayeur de voitures de courses, vendeur de parfums pour femmes, employé dans une cimenterie, journaliste dans la presse enfantine, photographe. Pour les 84 ans de sa grand-mère, il décide d’écrire un livre « Moi, ma grand-mère ». Ce sera le premier titre d’une longue série. 

« Le prince de Motordu » sera son troisième livre.

 

 

Ce livre est né grâce à un mot tordu que sa fille a prononcé. Cela lui a rappelé un jeu de mots de son enfance. Ce jour là, dans l’après-midi, il a écrit « La belle lisse poire du Prince de Motordu »

 

Pour écrire une histoire avec des mots tordus, Pef trouve d’abord une idée. Ensuite, il écrit le texte. Puis il réalise la maquette pour voir où il va placer son texte. Il illustre les passages comiques. La maquette est envoyée à l’éditeur qui photographie les images puis imprime le livre.

Comme « Le prince de Motordu » a eu beaucoup de succès, un dessin animé a été réalisé. Pef a fait les dessins des personnages, les décors, les objets…. Ces dessins ont été envoyés en Corée où 300 personnes ont travaillé sur ce projet. Ils ont réalisé le dessin animé en noir et blanc. Celui-ci a été ensuite colorisé sur ordinateur à Paris.

 

Pour Pef, écrire un livre, c’est comme une maman qui accouche : il peut garder l’idée d’un livre plusieurs mois dans sa tête. Lorsqu’il a terminé un livre, il le garde avec lui car « on n’enlève pas son bébé à une maman qui vient d’accoucher ! ». Lorsque le livre est terminé. Pef avoue qu’il se sent un peu déprimé.

La plupart du temps, ses idées viennent de son imagination. Pef a toujours aimé déformer, transformer la réalité. « La réalité et moi ça fait deux ». Pourtant, il a parfois écrit des livres à partir de situations bien réelles comme : « Le bucheron furibond » ou « Zappe la guerre ». 

 

Pef aime autant écrire qu’illustrer. Pour lui, l’écriture c’est comme un dessin. Un croquis c’est une façon d’écrire. Pour nous expliquer, Pef a mélangé le dessin (les vagues) et l’écriture (la mer).

Pef adore l'humour, il l’utilise dans la grande majorité de ses livres. Il aime beaucoup dessiner les gags.

Pour créer un livre. Pef peut mettre de quelques semaines à plusieurs années. Pour « L’encyclopefdie », il a mis deux ans.

La mise en couleur de ses dessins se fait en collaboration avec sa femme, Geneviève Ferrier qui est coloriste. Pef dessine au feutre noir. Ensuite, ils discutent des couleurs mais c’est toujours Geneviève qui décide. « Geneviève ne critique pas mes dessins, je ne critique pas ses couleurs. »

Geneviève utilise des encres de couleur. Elles sont transparentes et les dessins de Pef se voient bien.

Pour l’ogre de Moscovie, elle a employé de la peinture acrylique et Pef a repassé sur les traits avec de l’encre de Chine.

 

« Zappe la guerre » est né à partir d’une situation réelle : Pef était invité à Rezé pour un festival d’écritures de nouvelles. En se promenant pour trouver une idée, il s’aperçut que les noms de rues portaient les noms de simples soldats morts lors de la 1ère guerre mondiale. Il est allé à la mairie afin de se renseigner et savoir où se trouvait le monument aux morts. Sur ce monument, aucun nom n’était inscrit. Pef a décidé d’écrire une nouvelle pour rendre hommage à tous ces soldats. Les noms des personnages du livre portent les noms des soldats de Rezé. Le texte de la nouvelle a été adapté par Pef et Alain Serres pour devenir « Zappe la guerre ».

 

Pef a eu envie d’illustrer un poème de Victor Hugo, « L’ogre de Moscovie ». Ce  texte était libre de droits car Victor Hugo est mort depuis plus de 60 ans. Pef a utilisé une petite BD en préface car cela lui a permis de placer les dix premiers vers du poème en les faisant déclamer par Victor Hugo. Sur la deuxième de couverture, le mot « Ogrikistan » apparaît. C’est un clin d’œil de l’éditeur.

 

Pour « Le dimanche noyé de grand-père », Pef a reçu le texte de Geneviève Laurencin. Il lui a tout de suite plu et il a décidé d’illustrer le livre. Quand on lui a dit que nous n’avions pas tous compris la même chose à la fin du livre, il nous a expliqué que c’était à chaque lecteur de choisir sa fin. Le grand-père ne viendra pas le dimanche suivant, mais peut-être un autre dimanche. Pour illustrer le livre, Pef voulait un papier couleur sable pour dessiner la mer. Il l’a trouvé dans une petite épicerie en Tunisie, c’était du papier d’emballage.

 

Il est difficile de raconter une rencontre avec Pef tellement il nous a fait rire. Nos échanges ont été très drôles.

-Vous voulez me voir ?

-Oui

-Vous m’avez vu, je pars ?

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  • On aimerait vous poser des questions.
  • Et moi, je vous en pose des questions ? A quel âge as-tu eu ta première dent ? A quel âge as-tu enlevé les petites roues de ton vélo ? Allez, question 324 !

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Peu après le début de notre rencontre, Pef a remarqué qu’il y avait écrit au tableau :

« Rencontre avec Pef le jeudi 14 avril de 8H30 à 10H00 ». Il a effacé cette phrase avec une brosse et a dit «  Je m’efface » ensuite, il a fait semblant de partir.

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Nous avions mis dans notre classe un buste de Victor Hugo  pour rappeler « l’ogre de Moscovie », Pef a apprécié, il s’est présenté en prétendant qu’il était Victor Hugo et que le buste était celui de Pef !

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Pour nous,

Monsieur Pef,

vous n’êtes pas un Petit Ecrivain Français,

  ni une Patate Ecologique  Farineuse

mais un  Parfait  Ecrivain  Formidable

et même un  Prince  Extraordinairement  Farceur.

 

 

Un grand merci à vous